Pour aller plus loin, lire page 15 : UNDER TECH, les bureaux de l excellence
DOSSIER
Pouvez-vous nous parler de l immobilier d entreprise sur le territoire ?
En 2014, nous avons initié de nouvelles stratégies qui consistent à renforcer la diversité des filières sur l Aggloméra- tion : les filières industrielles, éco-ac- tivités, numériques, agroalimentaires, les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). En 2014- 2015, avec le service écono- mique de la CDA et La Rochelle Technopole, nous avons établi une stratégie pour promouvoir le territoire et son attractivité. Cette stratégie basée sur la diversifica- tion de nos filières a été partagée avec nos partenaires : CCI, CMA, MEDEF, CPME et les clubs d entreprises. Dites-nous en plus sur cette stratégie ?
L industrie représente 13 % des emplois sur notre agglomération, contre 12 % au niveau national. À La Rochelle, l indus- trie, le numérique, et l agro-alimentaire permettent à notre territoire d être de plus en plus résilient. Étant multifilière, nous avons renforcé cet atout avec la création de La Rochelle Technopole. Avant le Covid, en 2019, on sentait une forte attractivité, c était bien reparti. Pour preuve, le taux de chômage bais- sait. En 2014, le taux de chômage était de 11 % en 2014 et aujourd hui, il est de 7,9 %, selon les derniers chiffres du deuxième trimestre 2021 de l Agglo- mération de La Rochelle. Quel constat avez-vous fait après la crise sanitaire du Covid ?
Avec la crise sanitaire, le confinement nous a obligés à nous adapter au télétravail. Cette situation nouvelle a permis de se rendre compte qu il était possible de garder un lien tout en tra- vaillant à la maison notamment grâce aux visioconférences. Il est important de noter que tout cela a été possible grâce aux investissements de l État sur la fibre. Au fil des mois, on a pu constater que les gens étaient plus reposés, plus productifs et surtout qu il était possible de ne pas tout concentrer sur Paris.
Quel a été votre rôle pendant la crise sanitaire ?
En plus des aides de l Etat, nous avions mis en place des plans d investisse- ments d accompagnements, et des subventions pour la résilience de notre territoire. Nous avons distribué près de 10 millions de subventions, d exonérations de loyers et de ter- rasses pour les cafés et restaurants.
Notre territoire est bien reparti mais on a constaté au fil des mois que l on avait un afflux d implantations d entre- prises et de personnes venant habiter sur notre territoire pour faire du télé- travail. Quelles ont été les conséquences ?
On a vu arriver 80 projets d implanta- tions d entreprises et on a constaté un très gros problème de pénuries de ter- rains. Paradoxalement, avant le Covid, même en 2015, nous avions trop de bureaux du tertiaire. Après la crise sanitaire, la tendance s est totalement inversée. Les immeubles tertiaires ont évolué vers des formats hybrides et s'essaient à la mixité. En effet, si les salariés demandent à télétravailler, ils sollicitent également du coworking. Ils souhaitent travailler dans des salles pour éviter d être seuls chez eux. Ils n ont pas forcément un bureau dédié et désirent pouvoir échanger avec leurs collègues tout en ayant accès à tous les outils nécessaires. Quoi qu il en soit, cette demande s est accélé- rée dans le tertiaire, et aujourd hui, nous manquons de bureaux.
Peut-on dire que l immobilier d entreprise a encore de beaux jours devant lui ?
La technologie a pris le dessus pour faciliter le travail mais il ne faut pas oublier que nous sommes des humains et que les contacts sont très importants. On a besoin de cette rela- tion sociale et d échanger avec les autres. D un côté, le télétravail procure
moins de stress et facilite le travail mais d un autre côté, le besoin de cette relation avec les autres collègues est très important. Ce qui accentue
la nécessité d avoir des bureaux sur notre agglomération très attractive. Pensez-vous que le coworking est une des nouvelles formes de bureau ?
À l heure actuelle, beaucoup d es- paces de coworking se créent et per- mettent de bénéficier de tout le réseau mis à disposition. Avec le système des bureaux partagés, la tranquillité au tra- vail est garantie. Pendant le confine- ment, on a pu constater les limites du télétravail et se rendre compte qu une coupure entre le travail seul à la mai- son et le bureau était nécessaire. Pour finir, deux mots sur le quartier de La Pallice ?
La Pallice a connu de grands chan- gements avec le port maritime. Des logements ont été construits, des points de restauration se sont implan- tés. Aujourd hui, nous poussons pour qu il y ait du tertiaire dans cette zone. En effet, il existe un système de trans- ports très dense grâce aux bus. Tra- vailler à La Pallice n oblige pas les gens à venir à La Rochelle.
« Le confinement nous a obligés à nous adapter au télétravail »
eurotim.fr 11